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CHAPITRE 18 : Quand je serai grande, je serai...

 


Un beau matin sur Stormwind, les oiseaux chantent, le soleil brille au-dessus de la belle cité, par la fenêtre de la chambre de l’auberge où je suis descendue on pouvait entendre le doux murmure de la rue et les chiar... heu les enfants jouer au jeu du paladin et du mort-vivant.

Bref, je me levais d’exceptionnelle humeur ce jour-ci :
- *baille* Humm... Une bonne journée s’annonce. Tangkath, tu as fait monter le petit déjeuner ?
- Gruh zo (non)
- Comment ça non ?
- On a plus d’argent, expliqua Bizrot.
- Déjà ??? Mais on dépense beaucoup trop ! Il va falloir vous calmer !
- Tu dépenses tout en robe et en bouffe je te signale ! C’est ta faute si on est sur la paille.
- Mais on avait pas ce problème avant...
- Bah depuis que tu nous as interdit de réquisitionner les butins des aventuriers et que Cattnia s’est tiré avec la caisse, c’est plus trop ça.
- Mais comment les gens font pour avoir de l’argent ? soupirais-je.

Je me levais du lit tandis que Tangkath me tendait ma robe de chambre pour après aller faire bouillir l’eau du bain, ce démon avait dû être maître d’hôtel dans une autre vie.
- Les gens travaillent, répondit Bizrot.
- Travail ? Quel mot horrible.
- Ouais mais y a moyen de se faire un joli pactole. Les aventuriers n’ont pas des métiers rasoir, je te rassure.
- Ah bon ? Comme quoi ?
- À vrai dire, je ne m’y connais pas trop... c’est pas un truc pour les démons. On devrait se renseigner en ville.
- Oui on devrait trouver un guide ou quelque chose comme ça.
- Wiiif ! Encouragea Zaz qui venait de se réveiller pour m’apporter les pantoufles.

*** un peu plus tard ***
- Vous avez pas quelqu’un d’autre a emmerder ? répondit Bolvar Fordragon.
- Pour une fois qu’on demande un truc...
- Bon écoutez Synapse, je sais que Stormwind vous doit beaucoup pour avoir réussi à caser la reine des garces avec l’idiot du village et avoir permis à une bande d’écervelés d’envahir le mont Blackrock, mais il se trouve qu’en temps que

Généralisime, j’ai autre chose à faire que vous trouver un métier ! Vu vos antécédents vous devriez essayer institutrice !
- Vraiment ?
- Non, ca serait pire que tout. Bon, je vais vous faire une liste des maîtres artisans de la ville... soyez sympa avec eux, ils n’ont pas beaucoup de temps à accorder. Comme moi.

Je m’éloignais la liste à la main, tandis que quelques gardes s’assuraient que je me dirigeais bien vers la porte du donjon. On pouvait entendre en fond sonore dame Prestor qui engueulait le généralissime au sujet de l’éducation du chia... heu du prince.

Je jetais un oeil sur le premier nom de la liste : Josy Quartdeboeuf, une cuisinière...

TEST NUMÉRO 1 : CUISINE

Comme son nom le laissait présager, Josy était une naine, les joues aimablement gonflées par une multitude de repas qu’un humain aurait du mal à imaginer. Toutefois, elle devait avoir du sang de gommette, car elle virevoltait partout autour des fourneaux et parlait très vite.

Je n’étais pas la seule à vouloir apprendre la cuisine et un cours spécial avait été mis en place pour déterminer qui deviendrai son prochain apprenti, je me retrouvais donc en compagnie d’une demi-douzaine de futurs cordons bleue et une maître-coq aux cheveux roses et à la panse généreuse.
- Bonjour tout le monde ! Je suis Josy et je vais choisir l’un de vous pour devenir un grand cuisinier. L’art de la cuisine, c’est d’abord se faire plaisir, mais aussi de remplir la panse des braves guerriers qui vont au combat, et croyez-moi un guerrier se bat mieux avec une de mes spécialités dans le ventre qu’avec un infâme ragoût Orc. C’est donc une discipline très sérieuse et qui exige du talent. Pour prouver que vous en êtes digne vous allez préparer un plat, n’importe lequel, avec les ingrédients présents dans ma cuisine...
- C’est pourri, barrons-nous, fit Bizrot.
- ... le vainqueur recevra aussi une bourse d’études de 300 pièces d’or.
- Les démons peuvent participer ?
- Gruuuuh !(Moi aussi !)
- Waouhhh ! Continua Zaz.

L’épreuve commença, chaque participant, Bizrot Tangkath et Zaz aussi, se trouvait derrière son fourneau et son plan de travail. Un voleur qui se trouvait là dégaina ses deux couteaux et commença à attaquer un morceau de viande de loup tandis qu’un druide utilisait ses pouvoirs pour accommoder une salade. Moi, j’avais un plan...
- Bon l’épreuve est finie, on va voir ce que ça donne.

Après avoir engueulé un voleur pour avoir empoisonné son rôti en le découpant avec ses dagues de combat, avoir reproché à un druide d’avoir fait pousser un platane adulte dans la cuisine et avoir félicité mollement les autres concurrents, Josy se mit à examiner le travail de mes démons.
- Bon voyons voir... le chien Zaz a préparé... de la pâtée pour chien. Logique en un sens, mais on est là pour faire de la cuisine pour humanoïde, contrairement à ce que voudraient faire croire certains chasseurs. Recalé.
- Heu je crois qu’il a juste joué avec un morceau de viande, remarquais-je.
- Ah bon ? Bah on dirait de la pâtée maintenant... bon suivant. Bizrot, vous nous avez préparé quoi ?
- Un Krccekparkou.
- Un quoi ?
- C’est une spécialité diablotine, c’est délicieux.
- Ah... bon, admettons. Voyons ce que ça donne, je goûte... Urgh... Oula... c’est normal la fumée qui sort de... Rhaaaaaa... ca brûle !!!!
- C’est bon hein ?
- IMMANGEABLE !
- M’enfin ! C’est pas juste, un vrai démon aurait su apprécier, lui !
- Pas de bol, je suis une naine. Recalé !
- Jme plaindrais... bouda Bizrot.
- Tangkath, a vous. Par pitié, dites-moi que vous n’avez pas fait une spécialité de chez vous.
- Gruuh brooo zhoo graag bru zag groo, zbro grraa zogzog akala miammiam (Roti de cervidé d’Ashevanle à la sauce aux airelles sur un lit de Truffes Noires d’Hache-tripes, servie avec un plat de pommes de terre et de navets au coulis de dragon a la Lochmodanaise, sans oublier le plateau de fruit de mer de Southsore et... (continue pendant 5 minutes). Bon appétit)
- Génial, je vais me réga...

SBROUCHHHHH

Bizrot avait claqué des doigts et tous les plats de Tangkath s’étaient instantanément embrasés.
- Brûlé, immangeable, recalé... décreta Josy.
- Hin hin hin, ricana Bizrot.
- Gruuuuh !!! (j’ai une vermine à écraser)
- Bon à vous mademoiselle Synapse. Qu’avez-vous fait... Mais... MAIS ! C’EST... !
- Oui, un gâteau...
- ...AU CHOCOLAT !
- Je savais que c’était son point faible. Victoire.
- Bon permettez que je goûte, une laaaaarge part voilà... miom *mache*... Hum, je dirais que... euuuuuuurk *boum* (bruit d’un corps qui tombe par terre)
- Eurk ? comment ca eurk ? Madame Josy ca va ? Madame ? Appelez un médecin, vite !!!

*10 minutes plus tard*
- Intoxication alimentaire, conclut le médecin.
- Sans blague, ironisa Bizrot.
- Je ne comprends pas, j’avais fait ce gâteau comme il le fallait...
- J’ai analysé votre gâteau mademoiselle et je ne peux dire qu’une chose...
- Que je suis une grande cuisinière ?
- Pas vraiment...
- Vous savez la cuisine c’est un passe-temps, mon but c’est conquérir le monde...
- Par contre, je peux vous assurer d’une chose, c’est que vous avez un talent certain pour créer des poisons puissants... vous devriez essayer l’alchimie.
- Ah ? Bon bah...

TEST 2 : ALCHIMIE
- Bien le bonjour, je suis votre professeur d’alchimie. Je vais vous enseigner l’art délicat des potions. Je vous demanderai de m’appeler... professeur.

L’homme qui avait dit ça était un humain entre deux âges, aux cheveux noirs et au regard sévère, drapé dans des vêtements noirs à la manière des démonistes. Mais pas exactement ça...
- Mais... c’est quoi son vrai nom ? Demandais-je à un autre étudiant.
- Il ne le dit jamais... mais j’ai appris que c’est un ancien voleur qui s’est reconverti.
- Un professeur voleur qui enseigne l’art des potions ? Ca me rappelle quelque chose, mais quoi...

Le professeur posa son regard noir sur moi.
- Vous.
- Moi ?
- Oui vous, vous êtes démonistes non ?
- En effet, comment le savez-vous ?
- Ma foi, la meute de démons qui vous suit partout est un indice.
- Héhé...
- Quoi qu’il en soit, je ne suis pas sûr que des gens ayant des ambitions aussi ridicules puissent s’en sortir dans l’art de l’alchimie.
- Ambition ridicule ! Mais je suis une déesse qui va conquérir le monde ! c’est très sérieux !
- Admettons... mais en quoi cela a à voir avec l’alchimie ? Créer une potion parfaite peut-être aussi difficile que conquérir le monde.
- Peuh, tout le monde peut assembler trois ingrédients et les mettre dans une bouteille. Il n’y a rien de bien sorcier là-dedans... enfin façon de parler.
- Ah voyez-vous cela, dame Synapse va nous apprendre à faire une potion. Mais nous vous regardons.
- Vous voulez que je vous fasse quoi ?
- Libre à vous, étonnez-nous.
- Bien, je vais alors faire le plus puissant poison que vous n’ayez jamais vu !

Je m’installais derrière mon chaudron en cherchant des yeux un livre qui pourrait m’expliquer comment faire. Mais pas le temps... il allait falloir improviser. Mes démons me rejoignirent.
- On va faire un gâteau ? Demanda Bizrot.
- Idiot.
- Ça avait bien marché pourtant...
- Il faut faire une potion mortelle. Tu as une idée ?
- Ma foi, tonton Rulpit était un grand alchimiste en son temps et...
- Tu te souviens d’une formule ???
- Pas vraiment...
- Ce que tu peux être inutile.
- ... mais il disait tout le temps, le principale c’est d’improviser dans la bonne humeur et le rythme.
- Le rythme ? C’est quoi ce délire ?
- Oui, regarde ! Tu vois je mets dans le chaudron deux ailes de chauves-souris et... ?
- Et quoi ?
- ... et je mets quatre doses d’ambre gris !
- Tu veux dire qu’il faut que ça rime ?
- Oui ! Ça peut aider ! Et en musique s’il te plaît !

L’idée était débile, comme d’habitude, mais au fur et à mesure que je cherchais des ingrédients, une petite musique me venait à la tête... mais où est-ce que j’ai entendu ça ?
- Une dose de cyanure... commençais-je.
- De la poudre d’os de fémur... compléta Bizrot.
- Quatre graines de Malréglisse...
- Et une larme de Pastis.
- Hein ?
- T’occupes pas, continue.
- Une douzaine de gangrevignes...
- Découpés selon nos consignes...
- Mélangés à trois scorpions...
- Cela n’en sera que plus bon...
- Quatre essences de non-mort...
- Rajoutons quelques Ichors...
- Un mojo coupé très fin...
- Gruuuh bah zog borin (et un peu de poivre en grains ?)
- Nooooooon ! Protestai-je avec Bizrot.
- Broooh...
- Ajoutons de l’arsenic...
- Et un peu de narcotique...
- Deux cuillères de purgatif...
- On fait bouillir à feu vif...
- Oh non, je vais en mettre trois.
- Dans un récipient à part...
- Tiédir du sang de lézard...
- Quatre écailles de dragon...
- Broo gruuuh zog groon (et un peu de reblochon ?)
- Nooooooooon !
- Cinq pattes de silithides...
- Plongé dans du jus d’arachnide...
- Huit nectars de Silvermoon
- Bruu groo Zhaaluum (et de la bave de Zhaaluum)
- Nooon... OUIIIIII !!!
- Uk Uk (ah ah, je le savais).
- La recette de la potion mortelle...
- Créée sur place par moi et elle...
- Nous permet de vous assurer...
- Votre mort, si vous la buvez.
- Mouhahahahahhaahhahahaha !

Le professeur et les élèves nous regardaient comme si nous avions annoncé être la résurrection de Sargeras.
- Je crois qu’on les a convaincus, conclut Bizrot.
- Il faudrait la tester... comment faire ? Demandai-je.

Ce fut le moment que choisit un certain voleur pour entrer dans le laboratoire.
- Salut alchimiste. Moi être venu chercher les potions de peau de pierre.
- Krull ? C’est toi ?
- Synapse. Bonjour.
- Toi, tu as besoin de potions penaudes de pierre ? Tu ne serais pas invulnérable ?
- Non, potion être pour victimes, sinon elles mourir trop vite.
- Ah je comprends mieux...
- Quoi ça être ? Nouvelle potion ? Moi goûter...
- Nooooooooooooon !

Mais Krull avait déjà ingurgité le contenu de la potion. Toute l’assistance retint son souffle en fixant Krull du regard.
- Al... alors ?
- Hmmm... Pas mauvais, mais ça pique un peu.
- ...
- Elle sert à quoi ?
- A... à rien.
- Synapse... vous êtes recalée, annonça le professeur.

Je sortais du laboratoire en maudissant ma malchance. Je n’allais pas non plus devenir alchimiste... trop compliqué.

Un peu plus loin, Krull s’en allait, une caisse de potions à la main. Il cracha par terre et le sol commença se putréfier et à noircir comme sous le coup d’une puissante corruption.
- Je l’avais pas tellement raté finalement...
- Grooo Krull braaa (Krull est un vieux monstre).
- Bon on va où maintenant, demanda Bizrot.
- Prochain nom sur la liste, Bob l’herboriste.

TEST 3 : Herboristerie
- C’est... c’est là ? Tu es sûr ? Demanda Bizrot.
- Bah sur la liste, il y a marqué "le petit marchand de plantes à la sortie de la ville". Répondis-je
- ...
- Quoi ?
- Regarde l’enseigne.
- "Le petit marchand de plantes à la sortie de la ville" Il a appelé son magasin comme ça, comme c’est charmant...
- C’est louche.
- Moi je dirais que ce qui est louche, ce sont les fumées vertes qui sortent du magasin. On dirait des chaudrons du Fléau, comme aux Maleterres.
- A mon avis, c’est pas ça.
- C’est quoi alors ?
- Un truc qui te transforme en zombie également, mais pas de la même façon. Entrons, tu vas comprendre.

Le magasin avait un aspect assez délabré vu de l’extérieur et les fenêtres étaient calfeutrées avec du papier afin qu’on ne puisse pas voir l’intérieur.

Je poussais la porte, faisant résonner une clochette au dessus de moi. La fumée très épaisse commença à s’engouffrer derrière moi et la visibilité s’améliora. Dommage, j’avais songé utiliser mon sort de détection d’invisibilité... je n’ai toujours pas trouvé à quoi il sert celui-là... Une voix retentit depuis le fond du magasin.
- Oh la lourde !
- Pardon ?
- La porte, fermez-la. On tente de faire un aquarium là.

Un aquarium ? Je ne voyais aucun poisson... Étais-je entré chez des fous ?
- Heu... où êtes-vous ?
- Ici, soeurette, que puis-je faire pour toi ?

Les fumées se dissipèrent et je pus enfin apercevoir un homme assez maigre aux longs cheveux noirs et frisés, me regardant comme si j’étais sa dernière acquisition de luxe. À côté de lui se trouvait un elfe à moitié endormi, un nain qui alimentait le feu d’une curieuse machine et deux autres humains.
- Vous êtes Bob l’herboriste ?
- Tout à fait. Mon vrai nom c’est Marh de la ville de Lay mais ici tout le monde m’appelle Bob. Alors qu’est ce que tu viens faire ici, soeurette ?

Il commençait à m’énerver avec ses "soeurettes".
- Je ne suis pas votre soeur que je sache... Hum, je suis venue me renseigner sur l’herboristerie.
- Une démoniste qui s’intéresse à l’herboristerie ? Eh les gars, on a un spécimen rare !
- À la limite, je préférais soeurette que spécimen rare...
- Ah désolé, mais d’habitude les démonistes et leurs démons sont pas très cool. Ils ont pas le "spirit".
- Le quoi ?

Le nain qui s’occupait du machin qui produisait de la fumée, releva la tête un moment pour répondre.
- En gros il veut dire que vous êtes pas des gars zen.
- Hum... et alors ? Se plaignit Bizrot.
- Nous, tout ce qu’on veut, reprit Bob, c’est se la couler douce. Si tu es dans cet esprit-là, ça nous convient.

Je réfléchis un instant. Se la couler douce ? Hum... ça veut dire se faire de l’argent facilement et n’avoir jamais rien à faire tout en commandant aux autres ? Bah ouais, c’est mon truc.
- Je crois qu’on se comprend, répondis-je.
- Maaagnifique. Alors, je continue les présentations. Le nain qui vient de parler c’est Babil Onsis’tem, il vient d’Ironforge. L’elfe là-bas, c’est Nowom Ahnocry, d’Astraanar. Les deux du fond, ce sont Aich’hotze Chairiif et Gaihup Stan’dup, ils viennent des Maleterres de l’Est. Comme tu vois, on est assez mélangés. Et toi, c’est quoi ton nom soeurette ?
- Je m’appelle Synapse... mais vous vous y connaissez vraiment en plantes ?

Bob me lança un regard inexpressif, puis il se releva de son siège trop mou et annonça :
- Ouais, on s’y connaît plutôt bien en plantes, on m’a pas nommé herboriste en chef pour rien, même si toutes ces histoires de chef, c’est pas mon truc. Le problème c’est qu’en fait, on a un peu perdu le goût d’aller aux quatre coins du monde pour faire la cueillette.
- Ah bon ? C’est pas votre métier ?
- Si... mais comment dire...
- Ramper dans la vase pendant des heures dans les marais d’Aprefange, ça fatigue, répondit Babil.
- Ouais... c’est ce que je voulais dire... En fait, avant, ça nous gênait pas trop de faire ça, c’était une passion et tout, mais...
- Mais ?
- Mais on a découvert le saint Graal.

Le saint Graal ? Ces herboristes auraient trouvé une plante surpuissante ? Une plante qui éclipserait toutes les autres ? Ils en vendent ???
- Le... le Saint Graal ?
- Ouais, la merveille, le trésor pur, le panard, le nirvana...
- C’est quoi ? C’est quoi ?
- La feuillerêve.

Tout d’un coup, je compris. La machine au centre de la pièce était en fait un énorme fumoir à feuillerêve, la fumée verte en provenait, les herboristes respirant allégrement la fumée tout en roulant des feuilles de cette plante pour en faire des sortes de longs tubes qu’ils allumaient au bout.
- Je vois...
- Je te l’avais dit, ricana Bizrot.
- Vous êtes des gros fumistes en fait.
- Ben... oui. En même temps c’était ça ou l’armée et comme je suis pacifiste...
- Ca je m’en serais douté.
- Un peu de feuillerêve ? On vient d’en importer de Mulgore, ils la cultivent super bien là-bas et les Taurens c’est des gars cool.
- Sans façon.
- Sinon, si la musique t’intéresse, on forme un groupe là et...
- J’ai donné dans la musique, ça ne me réussit pas.
- Dommage... bon bah si tu as besoin de plantes un jour passe nous voir. Désolé de ne pas pouvoir faire de formation, mais comme tu peux le voir...
- Vous êtes plutôt occupé, j’ai compris. Bon on y va... au revoir.

Manque quelqu’un.
- Tangkath ?

Le démon bleu était assis à côté des humains du fond.
- Tangkath, on s’en va, tu m’entends ?
- Heu je crois que ton pote démon a un peu abusé là...

Tangkath, après avoir reniflé les odeurs de feuillerêve, avait plongé la tête dans le fumoir, aspirant tout la fumée qui en sortait, depuis il était...
- Il... il va bien ? M’inquiétais-je.
- Mais ouais, ça fait pas de mal cette plante. Eh mon pote, ça va ?
- Gruuuuuuh... (gruuuuuh...)
- Heu... il est bizarre, commentais-je.
- Relax soeurette, emmène-le ton copain et il devrait se remettre heu... rapidement.
- Gruuoh zog ? (on ch’en vaaa décha ?)
- On oublie l’herboristerie.

TEST 4 : Couture
- Bonjour Mesdames. Vous allez assister à votre premier cours de couture. Je me présente, Madame Michelle, je vais vous enseigner l’art noble et essentiel à toute éducation de bonne jeune fille qu’est la couture.

J’ai peur. J’avoue j’ai peur. Quand je suis entrée dans ce cours, j’ai d’abord cru qu’on enterrait quelqu’un. Pas un bruit, toutes les filles, car point d’homme en vue, étaient habillées de manière très sévère et restaient droites comme des i sur leurs chaises.

Puis la maîtresse couturière était entrée, une veille au visage sévère et pincé, portant une robe d’une banalité affligeante, mais à la finition fort bien réussi. Autant dire qu’avec mes robes multicolores cousues par un gnome déjanté, j’avais l’air fine.
- On aurait pas dû venir, chuchota Bizrot. Je le sens pas ce cours...
- Chuuut, tu vas nous faire repérer.

Alors que je réprimandais Bizrot, le silence me coupa la parole. Le professeur avait le regard rivé sur moi, ce qui eut pour effet de me faire immédiatement regarder mes pieds... je me revoyais à l’école des démonistes. Quelle horreur.
- Bon, comme je disais, reprit madame Michelle, la couture est un art qu’aucune jeune fille digne de ce nom ne peut ignorer. Certes je ne parle ici que des humaines, en effet les vulgaires elfettes de Darnassus n’ont que faire de la couture et préfèrent se dandiner à longueur de journée.

Enfin un truc, sur lequel on est d’accord.
- Je regrette toutefois, continua-t-elle, que même parmi nous autres humaines, certains font passer leurs ambitions personnelles avant la bonne éducation.
- Heu... c’est à moi que vous parlez ? Demandais-je.
- Et bien, force est de constater que vos consoeurs démonistes suivent rarement ce cours.
- Oui... mais en même temps entre les démons et la conquête du monde on a pas beaucoup de temps voyez-vous et...
- Il suffit, ces démonistes n’ont aucun sens du charme féminin. Vous même, si vous ne vous intéressiez pas à ce...
- Eh minute la vieille !
- Pardon ?
- Vous venez dire que les démonistes n’ont pas de charmes ?
- Hein ? Mais non... enfin si... je veux dire que sans éducation...
- Sachez que les filles démonistes, moi la première, sont des astres de beauté, éclipsant toutes les autres ! Si on a des succubes avec nous, c’est précisément parce qu’on ne craint pas la concurrence. Alors, ne venez pas me parler de charmes, vile harpie !
- Je ne vous permets pas, je...
- Et puis d’abord, c’est quoi cette tyrannie ? Pourquoi on n’aurait pas le choix de ce qu’on veut faire ? Pourquoi tout le monde part du principe que je sais coudre et cuisiner ? Franchement ? Tout le monde sait que les plus grands couturiers sont des hommes.
- Ah bon, vous en connaissez beaucoup, je suppose ?
- Tout a fait ! Prenez heu... Fjord !
- Aie... fis Bizrot. Erreur.

Je me rendis, compte de mon erreur, le couturier dont je venais de parler était certes doué, mais il était plutôt... controversé... dans son domaine. Du coup c’était au tour de la vieille d’être furax.
- Fjord ? Ce gnome immonde ? Il est à la mode ce que le Fléau est à Lordaeron ! Il a saccagé tous les modèles de la mode avec ses robes vulgaires comme celles que vous portez ! Si je ne me retenais pas je...
- Il a ouvert boutique dans le quartier du Canal, à l’ouest, précisa Bizrot.

Ce fut suffisant. Dame Michelle eut une lueur de folie dans ses yeux puis se dirigea vers une armoire, en sortit une immense hache et se dirigea vers la sortie, grommelant qu’elle avait à faire. Le cours était terminé...
- Mais on fait quoi nous maintenant ? Demanda une des élèves.
- Oui c’est vrai, on m’a toujours dit que je deviendrai couturière, commença une autre. Qu’est-ce je peux faire maintenant ?
- Bah réfléchis un peu, répondit une troisième. Synapse vient de te dire qu’on n’a pas à céder à la tyrannie de la cuisine/couture. Il suffit de faire autre chose.
- J’aime bien la cuisine moi...
- Eh, dis pas des trucs comme ça, c’est pas productif.
- Si on essaye de faire autre chose, les hommes nous en empêchent. Comment faire ?
- Oui comment faire Synapse ?

Toutes les élèves s’étaient formées en une sorte de meeting sur la place de la femme à Stormwind. On aurait dit que grâce à mon léger coup de gueule, elles avaient décidé de se rebeller.
- Ben... je sais pas, vous pourriez créer un mouvement qui..
- OUAIS ! Bonne idée, on va créer un mouvement de protestation.
- Oui, une ligue même !
- Faudrait un nom, Synapse tu as une idée ?
- Ben... je disais ça comme ça moi...
- Je sais ! On va s’appeler la Ligue des Couturières en Révolte !
- Ouais génial ! On va enfin pouvoir dire ce qu’on pense à tous ces patrons qui nous refusent le travail autre que la couture !
- Ouais !!! hurlèrent les filles en choeur.

Ce fut ainsi que naquit la Ligue, la LCR. On m’en imputa l’origine, mais à vrai dire je n’avais pas fait grand-chose. Par la suite ce mouvement allait modifier beaucoup de choses dans la ville de Stormwind et même ailleurs, militant pour la libération de la femme et la mise en cage des elfettes.

Comme quoi faut faire gaffe à ce qu’on dit...

TEST 5 : Minage
- 3 !
- T’es prêt Bizrot ?
- 2 !
- Et comment, ce coup-ci c’est la bonne ! On va l’avoir !
- 1 !
- Pas question de se faire griller, ce coup-ci ! Tangkath, plus haut ta pioche !
- PARTEZ !

Dans un bond, tous les concurrents, dont moi-même et mes démons, se jetèrent sur le filon de cuivre qui se trouvait devant nous. Ce fut la mêlée générale entre les quelques 3O concurrents qui se trouvaient là. Je lâchais Zaz dans le dos de quelques mineurs afin de créer une diversion, mais l’un d’eux eu l’idée de jeter une balle pour faire diversion et Zaz fonça dessus. Résultat un nain trapu eut tout le loisir de dégager les autres concurrents à coups de pioche et empocha le filon.
- Pffff... encore perdu, me plaignis-je.
- C’est quand même dingue, ce qu’on doit pas faire pour une mine...
- C’est pas ma faute. Le minage est un des métiers qui rapporte le plus... mais tout le monde veut le faire et du coup y a plus un filon de libre...
- Je crois surtout que c’est pas un métier pour démoniste.
- La pioche me va pas avec le tain.
- Allons voir ailleurs.
- Ouais...

TEST 6 : FORGE

Ma liste commençait à se vider et je me décidais, malgré mes réticences, à aller voir du côté des forgerons. Après tout, ils sont parmi les plus riches artisans et créent des objets puissants ! Bon pas trop pour démonistes certes, mais on peut pas tout avoir...

La forge principale de Storwind se trouvait bien évidemment dans le centre du Quartier nain. Croyez bien que ce fut une épreuve pour moi, j’avais l’impression de mettre les pieds à Ironforge. Toutefois, j’appris que le chef forgeron était un humain, un ancien voleur du nom de Amor Olfarik. C’est moi, ou tous les maîtres artisans de cette ville sont d’anciens voleurs ? Par souci de prononciation, les gens l’appelaient tous Amory, mais ça avait le don de l’énerver au plus haut point. À y réfléchir plus amplement, à peu près toute chose existante sur cette terre énervait Amory au plus haut point...

Amory se trouvait au centre de la grande forge, beuglant sur ses assistants qui ne travaillaient jamais assez vite. Le bruit de la forge avait beau être assourdissant, il ne couvrait pas la voix du maître forgeron.
- Bougez-vous, nom d’un Golbarg ! On doit finir cette commande avant la fin de la journée ! Qu’est-ce que je dois faire pour avoir mes 10 barres d’arcanite que j’avais demandées ya une heure ? Baldok, réveille toi, ces haches à deux mains vont pas se forger toutes seules ! Où en sont les trois Crève-coeur, mes clients ont un dragon à tuer là ? Boris, Piotr, magnez-vous le train ! Toi là-bas, laisse tranquille ce soufflet, il t’a rien fait que je sache ! La livraison de mithril c’était y à une heure ! Apportez-moi une bière !
- Heu... Monsieur Olfarik ? demandais-je.
- QUOI ?
- Bon... bonjour. Je suis Synapse et..
- Qu’est ce qu’elle me veut la petite démoniste, elle veut un joli bâtonnet en or pour sa baguette d’enchantement ? On a trop de commandes, revenez dans 6 mois.
- Non, mais en fait...
- Bon, attendez cinq minutes. Quoi Baldok ?
- Ce... ce sont les elfes de tout a l’heure, ils demandent si nous pouvons forger quelques Quel’Serrar supplémentaire.
- Rupture de stock, ils ont qu’à s’adresser directement à Onyxia, elle sera ravie.
- B... bien.
- Bon à vous ma petite dame. Qu’est-ce que vous me voulez ?
- En fait, j’aimerais apprendre le métier de forgeron.
- Quoi ? Vous ? Vous faites partie du groupe de folles furieuses qui sont passées il y à deux heures ? Le LSD ou un truc du genre... elles m’ont engueulé comme quoi je ne recrute pas de femmes puis elles se sont tirées quand l’une d’entre elles s’est cassé un ongle sur une des enclumes.
- C’est le LCR et non, rien à voir. J’aimerais juste savoir comment on devient forgeron et...
- Excusez-moi encore, QUOI Baldok ?
- Ce sont encore les elfes, ils demandent si on peut leur faire quelques disques de force réactive.
- J’ai une tronche d’ingénieur ? S’ils veulent leurs foutus boucliers, qu’ils aillent se faire voir à Ironforge. Avec mes compliments
- Je... je leur dirai.
- Bon à nous. Écoutez jeune fille, j’ai déjà plus d’apprentis qu’il ne m’en faut. Ce sont tous des bras cassés et on a énormément de travail, mais si je commence à recruter, faudrait construire une seconde ville pour avoir la place de mettre ma forge. Si vous voulez vraiment forger je peux vous indiquer un maître à Ironforge qui...
- Non ! Non merci, j’apprécie assez peu la compagnie des nains.
- Ah vous aussi ? Bon dans ce cas... QUOI ENCORE Baldok ? Si ce sont encore les elfes, je vais te me les...
- Non c’est votre femme, elle demande quelle couleur vous voulez pour les rideaux du nouveau salon. Rouge ou bleu.
- Le moins cher.
- Elle répond qu’elle songe à changer de tailleur.
- Dites-lui que je songe à changer de femme.

Tout d’un coup, le silence se fit. La porte d’entrée à double battant s’ouvrit en grand et une ombre pénétra dans la pièce. Cette ombre, un homme vêtu de noir, se dirigea lentement vers le comptoir de vente d’armes. À chacun de ses pas, le sol tremblait et résonnait dans toute la forge. Cet homme c’est...
- Krull ? Encore toi ? Soupirai-je

Il m’ignora et se dressa droit devant le comptoir. Baltok, apeuré, accourut à sa place de marchand pour savoir ce qu’il voulait.
- Que... que puis-je faire pour vous ? demanda Baltok.
- Dague rapière en etherium à double tranchant, forgée à froid, modèle Gurnisson XII, annonça Krull, froide comme la mort.
- Heu... nous n’en avons plus en stock.
- Épée trancheuse de diamants à rotation automatisée, modèle Garick le fou.
- On en avait commandé une douzaine, mais la cargaison a explosé en chemin.
- Corruptrice lobotomiseuse ensanglantée de l’ours malveillant ignifugée avec protection contre la glace, l’ombre et les hiboux à crêtes dures.
- Hélas, ils n’en font plus depuis quelques mois.
- Durandil à triples lames avec option "trollavecuneseulemain" et "partdequiches".
- Les fabricants sont en procès, on est plus fournis.
- Roxxeuse céleste de saint Pégéhaim, forgé en dudurium et trempée 15 fois dans du sang de Golbarg un soir de pleine lune à Icecrown au centre d’un cercle de 12 liches enroulées dans du jambon.
- On a vendu la dernière hier.
- ...
- Désolé...

Krull fiwa Baltok un moment sans rien dire et...
- Je reviendrai...

Et Krull repartit, avec la même démarche théâtrale et sans m’accorder le moindre regard, le rustre.
- Il fait ça chaque semaine, commenta Amory.
- Mais pourquoi ? Il n’a pas ses propres lames ?
- Vous plaisantez ? Il les casse à une vitesse folle, aucune lame n’est assez résistante pour lui. Il m’a même bousillé une Thunderfury une fois, le bougre.
- Bon... je crois décidément que c’est pas mon truc la forge, c’est rempli de grosses brutes.
- Je vais prendre ça comme un compliment.
- Mais n’y a-t’il pas un métier qui me convienne dans ce bas monde ?
- Ben... en vous regardant comme ça, j’ai peut-être une idée...
- Ah bon, quoi donc ? Répondis-je tout sourire.

TEST 7 : Pêche.
- Quelle idée a la con.
- Tais-toi Bizrot, garde ta canne en main sinon tu vas la perdre.
- Gruuuuh zo (ça mord pas).
- Waaaf !
- Zaz se propose de plonger pour rameuter du poisson.
- Nan ça fait le faire fuir.
- Bah on peut pêcher à la grenade comme avant !
- Non, Xzan m’a interdit de retoucher aux explosifs.
- De sa part, je trouve ça de très mauvais goût.

La pêche... en fin de compte, il n’y a que ça. Moi, Tangkath et Bizrot étions sur les quais du Canal de Stormwind, au milieu des autres badauds venus tromper leur ennui en se vengeant sur le poiscaille. C’est calme, la pêche. Très calme.
- Vous savez quoi, fit Bizrot. J’ai entendu qu’un jour un pêcheur a attrapé une arme légendaire avec sa canne.
- Gruuuh groo (n’importe quoi)
- Et qu’il est devenu un célèbre pêcheur quelque part au nord de Theramore.
- Je crois surtout que c’était un poivrot qui a péché une vieille épée rouillée et l’a pris pour un artefact puissant. Si c’était vraiment une arme légendaire, il ne serait pas à moisir à Theramore.
- C’est pas faux.

* Silence *
- En même temps, y a plein de gens qui passent leur vie à vérifier ces dires et pêchent en espérant trouver une arme de ce type.
- Si déjà y en avait, c’était bien beau, mais alors penser qu’y en aient d’autres.
- Tout est possible...
- Gruuuh groog braa (Mais oui c’est bien connu, les forgerons légendaires passent leur temps à foutre leurs chefs-d’oeuvre à la flotte)
- Je te trouve bien cynique Tangkath.
- Il aurait voulu faire herboriste lui.

* Silence *
- N’empêche que ça serait bien une arme légendaire... ça sonne bien...
- La ferme Bizrot, pêche.

Au fur et à mesure que le temps passait, ma vue se focalisait sur le flotteur de la canne a pêche, le rythme des vaguelettes qui le faisaient bouger, la couleur de la canne à pêche, la taille du fil et...
- J’EN AI MARRE !
- Synapse, patience, zéro. Commenta Bizrot.
- Tu peux parler, j’ai pas tout mon temps moi, j’ai un monde à dominer.
- C’est sûr que conquérir le monde en pêchant, c’est pas gagné.
- Et puis d’abord, j’ai pas besoin de métier, on fera sans !
- Attends-y a un métier qu’on a oublié.
- Ah bon ? Lequel ? Pas ingénieur, Xzan m’a interdit de le faire. Même le stage de secourisme n’a pas voulu de moi.
- En même temps, tu as failli tuer les volontaires qui jouaient les malades.
- C’est eux qui n’arrêtaient pas de perdre leur sang comme des idiots !
- Bon, je parlais du métier d’enchanteur, on n’a pas essayé ça !
- Enchanteur ? C’est pas un truc pour mage ça ?
- Mais non ! ça marche très bien avec les démonistes ! Allons-y.
- Attends.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Faut d’abord que je brûle ces maudites cannes à pêche ! Rhaaaaa !
- ...

TEST 8 : Enchantement
- Bon, si j’ai bien compris le principe, on détruit des objets magiques pour en extraire des ingrédients qui permettent d’enchanter d’autres objets et les rendre plus puissants ?
- Exactement mademoiselle Synapse, répondit le maître enchanteur.
- Donc en gros, on détruit des objets de valeur pour créer de la poudre qui ne vaut absolument rien pris séparément ?
- En effet.
- Et que cette poudre permet tout au plus de renforcer légèrement la puissance d’une arme ?
- On ne fait pas de miracle en effet, c’est dans le but d’aider un aventurier, pas de faire le boulot à sa place, même si les enchantements les plus puissants sont tout de même très avantageux.
- Vous parlez des enchantements qui nécessitent de détruire des objets d’une valeur monstrueuse qui permettraient d’acheter un petit pays tellement ils sont rares ?
- Heu... en effet.
- Viens Bizrot on se barre, ce sont des fous.

Le maître enchanteur eut un sourire entendu, apparemment c’n’était pas la première fois qu’il avait affaire à une personne comme moi.
- Vous oubliez quelque chose Mademoiselle Synapse.
- Quoi donc ?
- Ces enchantements, ces ingrédients, tout cela... ce n’est pas vous qui en faites les frais. L’enchanteur lui, il ne fait qu’utiliser le tout, le reste est aux frais du client.
- Parce qu’il y a beaucoup de gens qui payent pour se faire détruire des objets magiques et payer des fortunes pour obtenir un effet minable ?
- Des tas.
- Continuez, vous m’intéressez...

Alors, le maître enchanteur me raconta. Il me parla de la joie immense que procure le regard d’un aventurier quand on désenchante devant lui le butin de son combat glorieux contre un des seigneurs du Coeur de Magma, il me raconta le sanglot magnifique du mage qui reçoit la note de son enchantement d’intelligence sur son bâton, il me raconta les soupirs des chasseurs qui s’endettent à vie pour obtenir un peu d’agilité sur leurs lames et enfin, il me raconta le doux son des sacs de pièces d’or qui passent de la main du paladin à celle de l’enchanteur quand le guerrier saint se rend compte que sa cape nécessite la protection dernier cri contre le feu. Un bonheur.
- Monsieur ! Laissez-moi vous appeler Monsieur ! Je... je donnerai tout pour devenir enchanteresse !
- Moi aussi ! bondit Bizrot.
- Je savais bien que cela vous plairait.
- Que faut-il faire pour commencer ?
- Eh bien, l’idéal est de mettre la main sur quelques objets de basse puissance, les jeunes aventuriers en ramènent assez souvent...

Bizrot s’approcha de Zaz et lui murmura quelque chose à l’oreille, le chien battit de la queue et parti en courant.
- Zaz s’en charge, précisa Bizrot.
- Pauvres aventuriers...
- Sinon vous aurez besoin d’un accessoire.
- Quoi donc ?
- Une baguette d’enchanteur, pour cela je crois qu’il faudrait aller voir du côté des forges...

...

Au final, je crois que mon instinct ne m’avait pas trompé. Je ne suis pas faite pour travailler, c’est une évidence, je dois dominer le monde un point c’est tout. Depuis quand une déesse travaille ?

Bon certes, j’avais décidé que dorénavant, j’allais me consacrer à l’enchantement... dès que j’aurais mis la main sur une baguette, ce qui, vu l’état des forges de Storwind, n’était pas chose faite. Bref, cette journée m’avait épuisée. Trop de travail tue le travail.

En conséquence, j’avais décidé de me détendre en allant ridiculiser quelques mages au club de Nerph, Zaz s’y donna à coeur joie.

Mais il y avait un truc que j’avais pas prévu, un truc que Nerph avait gardé en réserve contre moi, un truc vicieux et sournois, un truc de mage quoi.

Suite à tous ces duels, un homme du roi vint me voir, un...

... recruteur pour Alterac.

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